GAZ
La sécurité sur les chantiers prime
Tous les jours, des hommes et des femmes s’exposent en travaillant avec le gaz. Car ce fluide -- essentiel dans notre société -- est un élément incertain et capricieux qui peut s’embraser ou exploser en un instant. Pour protéger les professionnels, des mesures de sécurité complètes sont essentielles. Un domaine que les SiL ne prennent pas à la légère.
D’un bond, l’homme sauta au fond de la fouille et contempla les tuyaux de fonte reposant au sol. Tout en empoignant une pioche, il sortit un briquet et alluma une cigarette... Digne d’un scénario catastrophe hollywoodien, cette situation était pourtant banale il y a une trentaine d’années seulement. Aujourd’hui, les métiers de l’industrie gazière n’ont plus rien en commun avec ceux pratiqués au siècle dernier. Les progrès ont touché aussi bien les matériaux que les technologies, les délais, les coûts, les procédures et, bien sûr, les normes de sécurité.
Evolution du matériel
Dorénavant, l’outillage spécifique aux interventions se compose d’éléments aussi variés que perfectionnés. Ainsi, les lourds tuyaux en fonte ont été remplacés par des tubes en polyéthylène (PE) – plus légers, plus faciles à poser et plus résistants. Des torchères permettent de brûler le gaz naturel au lieu de le laisser s’évaporer. Des appareils de ballonnage sont utilisés pour bloquer les dégagements de gaz avant de poser une vanne, alors qu’autrefois on se contentait d’apposer un chiffon à la main s’il s’agissait d’une conduite basse pression. Des systèmes de perçage à sas étanche, des détecteurs de gaz à technologie laser et des outils antidéflagrants ont aussi fait leur apparition.
L’équipement du monteur – qu’il doit avoir en permanence à disposition – a également évolué de manière significative. Bien que plus encombrant, il est beaucoup plus complet: combinaison spéciale résistante aux flammes, casque de chantier, lunettes, gants, souliers de sécurité, masque à gaz...
La foramtion en première ligne
Mais l’outillage n’est rien pour qui ne sait pas s’en servir correctement. La formation est en première ligne dans la lutte contre les accidents: pratique professionnelle constructive, bons procédés, respect des règlements, tels sont les maîtres mots.
A Lausanne, les collaborateurs suivent régulièrement des cours visant à acquérir les bons gestes et à développer les réflexes adéquats en cas d’incident. Parmi ceux-ci, on trouve le module «Intervention de sécurité Gaz». Durant deux jours, ce cours propose une partie théorique ainsi que des expériences avec des maquettes et des exercices de simulation. Depuis 2012, environ 1000 m2 d’installations alimentées en gaz permettent d’apprendre à détecter les fuites, à réagir à un dégagement incontrôlé de gaz et à s’entraîner à l’extinction d’un feu en fouille. Ce cours spécifique s’ajoute au cours obligatoire de premiers secours et lutte contre le feu que tous les collaborateurs de la Ville suivent également.
Des manuels pour tous les jours
En démarrant son activité au service du gaz, chaque monteur réseau reçoit encore le Guide romand de la sécurité, édité par les Gaziers romands, qui contient des explications précises et détaillées quant au comportement à adopter sur le réseau de distribution de gaz et lors d’interventions sur ouvrage. En plus de ces normes générales, il reçoit également les procédures propres à la commune et bénéficie de présentations régulières sur les améliorations apportées aux procédures d’intervention suite à des incidents. Ce dispositif est complété par une commission de sécurité interne à la Ville, qui veille à la cohérence du tout.
Etroite surveillance
Une surveillance directe des conditions de travail sur le terrain est effectuée à l’aide d’un audit des chantiers, quatre à six fois par année. De manière aléatoire et spontanée, des contrôleurs se rendent sur différents lieux afin d’analyser le comportement des collaborateurs et des intervenants. L’objectif est de signaler d’éventuels manquements sécuritaires: processus métier, sécurisation du chantier, outillages utilisés, procédures appliquées, étayages des fouilles, etc. Suite à ces visites, des rapports sont rédigés et transmis au personnel. Les éventuels manquements sont présentés et analysés pour améliorer la sécurité sur les chantiers.
Le métier de gazier n’est pas sans risque. Au fil des ans, la sécurité a pris de plus en plus d’importance, jusqu’à devenir un volet à part entière dans la gestion d’un chantier. Et même si le risque zéro n’existe pas, il doit rester l’objectif premier.

Un exemple
Lors du dégazage d’une conduite de transport, le gaz s’est allumé de façon incontrôlée suite à un arc électrique (probablement causé par de l’électricité statique) et à une manipulation maladroite. Par chance, le monteur était en tenue de pompier et se tenait au bord de la fouille. Lors de l'allumage, il s’est immédiatement jeté au sol et a ainsi pu éviter de graves brûlures. A part le choc psychologique, les conséquences physiques furent bénignes.
Une analyse des faits a permis de constater une défaillance dans la rédaction et le suivi des ordres de manœuvre. Les procédures d’intervention ont été améliorées et du matériel plus performant (de nouvelles torchères et un type innovant de purge) a également été commandé.